Le
Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique le Dr AKA Aouélé était devant
les membres de la Commission des Affaires Economiques et Financières (CAEF) de
l’Assemblée Nationale, pour présenter le projet de loi portant budget de
fonctionnement de son département ministériel pour l’exercice 2021.
Une stratégie qui s’inscrit dans la droite ligne de
la vision du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara.
A cet effet, les objectifs globaux pour
l’année 2021 tout comme ceux de 2020 sont dans la continuité des efforts de
relance du système de santé entreprise depuis 2012, avec en ligne de mire les
principales politiques publiques suivantes :
(i)
le renforcement de l’alignement entre le
processus de planification et de budgétisation
(ii)
la gouvernance des structures du Ministère et
la responsabilisation des acteurs
(iii)
la Couverture Maladie Universelle (CMU) ;
(iv)
la généralisation progressive de l’approche de
Financement Basé sur la Performance ;
(v)
la mise aux normes et l’extension des
infrastructures sanitaires et des plateaux techniques ;
(vi)
la réforme hospitalière ;
(vii)
le recentrage de la mesure de gratuité
ciblée ;
(viii)
l’intensification de la vaccination obligatoire
des enfants de zéro à onze mois ;
(ix)
le développement des soins obstétricaux et
néonatals d’urgence (SONU) ;
(x)
l’introduction de la comptabilité de gestion
dans les unités de production du secteur.
Il
faut dire que pour 2020, le Ministère de Santé et de l’Hygiène Publique (MSHP)
a bénéficié de 446 milliards votés qui ont été portés à 594 milliards pour
faire face à la pandémie du COVID 19.
Ces
ressources ont permis notamment d’installer 6 sites de traitement à Abidjan (CHU
Yopougon, CHU Treichville (SMIT), CHU Cocody, HMA, HG Anyama et Parc des
Sports), avec une capacité de 565 lits dont 64 lits de réanimation et 501 lits
d’hospitalisation et 14 sites de prélèvement.
A l’Intérieur
du pays, 11 sites ont été installés (San Pédro, Man, Odienné, Korhogo, Bouaké,
Daloa, Gagnoa, Aboisso, Abengourou, Bondoukou, Bouna) avec une capacité de 392
lits dont 100 lits de réanimation et 200 lits d’hospitalisation.
Outre
la prise en charge de la COVID 19, ces unités pourront servir à d’autres soins.
C’est donc la capacité du système de santé qui se voit renforcée.
D’autres
acquisitions sont à noter :
- masques ;
- ambulances ;
-
réactifs et médicaments.
Malgré
tout à la mi-novembre, le taux d’exécution du budget était seulement de 54% an en
raison de la pandémie et des adaptations liées à la mise en place généralisée
du Budget Programme.
Les
résultats escomptés pour l’année 2021, sont, outre la poursuite de la mise en
œuvre du plan de riposte au COVID 19 :
-
la mise en application effective du
mécanisme de responsabilisation des acteurs et de reddition des comptes ;
-
l’effectivité de la réforme
hospitalière ;
-
150 établissements de santé sont
construits, réhabilités et/ou mis aux normes ;
-
63 districts mettent en œuvre le
financement basé sur la performance ;
-
100% des médicaments essentiels sont
disponibles ;
-
190 000 poches de sang sont collectées ;
-
95% des enfants de moins d’un an sont
complètement vaccinés ;
-
60% des femmes enceintes sont reçues en
consultations prénatales de quatrième rang ;
-
75% des femmes enceintes bénéficient d’un
accouchement assisté par un personnel qualifié ;
-
100% de cas de paludisme confirmé positif
reçoivent une CTA ;
-
15 000 personnes sont dépistées pour les
maladies chroniques non transmissibles ;
-
29% des établissements de premier contact
offrent des Soins Obstétricaux Néonatals d’Urgence de Base (SONUB) ;
-
60% des hôpitaux offrent des Soins Obstétricaux
Néonatals d’Urgence Complets (SONUC).
Pour
atteindre ces résultats, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène
Publique dispose de 3 programmes de dépenses :
- Un
programme « Administration générale » ;
- Un
programme « Amélioration de l’offre et de l’accessibilité aux soins » ;
- Un
programme « Renforcement de la lutte contre les maladies et les problèmes
de santé prioritaires ».
Présentation desdits programmes :
Le premier programme, le
programme « Administration Générale » vise les résultats
suivants :
- un
cadre organisationnel et institutionnel davantage opérationnel est mis en place
;
- le
financement interne des besoins du PNDS est accru ;
- les
orientations stratégiques du PND et du PNDS sont traduites dans les plans opérationnels annuels ;
- les
outils de gestion de l'information sanitaire sont disponibles et utilisés à
tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
Les principaux Indicateurs de performance
pour ce programme sont :
-
100% des Directions régionales disposant d’un
plan opérationnel ;
-
50% des structures du ministère de la santé en
conformité avec les règles de gestion financières ;
-
100% des plans d’actions annuels cadrés sur les
orientations stratégiques ;
-
95% Taux de complétude et de promptitude
nationale des formulaires des rapports SIG.
Le
coût total de ce programme est de 177 651 783 922 FCFA,
soit 42,8% du budget y compris les salaires.
Le deuxième programme,
le Programme « Amélioration de l’offre et de
l’accessibilité aux soins » vise les résultats suivants :
-
les établissements et structures de santé
existants sont rendus fonctionnels et
adaptés ; la maîtrise de la gestion du patrimoine est accrue ;
-
l'accessibilité géographique aux services de
santé de qualité est renforcée ;
-
les commandes des établissements sanitaires en
médicaments, en vaccins, en intrants stratégiques et en produits sanguins sont
satisfaites ;
-
les établissements de santé généraux et
spécialisés fournissent des services continus en routine aux trois niveaux de la
pyramide sanitaire ;
-
les besoins du MSHP en Ressources Humaines de
qualité sont couverts à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.
Les principaux Indicateurs de performance
pour ce programme sont tel qu’il suit :
-
70% de la population habitent à moins de 5 Km
d'un centre de santé ;
-
100% des médicaments essentiels sont
disponibles ;
-
92% d’intrants stratégiques sont
disponibles ;
-
190 000 de poches de sang sont
collectées ;
-
80% de femmes enceintes vues en CPN reçoivent
au moins trois doses de SP ;
-
100% de cas de paludisme confirmé positif
reçoivent une CTA, conformément à la politique nationale, dans les
établissements de santé ;
-
75% d'accouchement sont assistés par un
personnel qualifié ;
-
95% d’enfants sont complètement vaccinés avant
12 mois en DTC-HepB-Hib3 ;
-
80% d’enfants malnutris aigus sont pris en
charge et guéris ;
-
285 962 de PVVIH sont sous traitement ARV (File
active) ;
-
80% de cas de tuberculose ont achevé avec
succès leur traitement.
Le
cout total du programme est de 137 387 748 497 FCFA, soit 33,1% du
budget y compris les salaires.
Le troisième programme, le programme
de « Renforcement de la lutte contre les maladies et les problèmes de
santé prioritaires » vise les résultats suivants :
-
réduire l'incidence du paludisme, l'incidence
de la tuberculose sensible et de la coïnfection TB/VIH, et accroître la prise
en charge de la tuberculose sensible et de la coïnfection TB/VIH, le dépistage
et le traitement des personnes vivant avec le VIH ;
-
réduire l’incidence et la prévalence des
maladies en général ;
-
renforcer le dispositif de surveillance et de
rapportage des maladies à potentiel épidémique et de riposte face aux maladies
à potentiel épidémique et autres urgences sanitaires ;
-
appuyer les interventions en faveur des
comportements et modes de vie favorables à la santé ;
-
renforcer les interventions en faveur des
mères, des nouveaux-nés, des enfants, des adolescents et des jeunes.
Les principaux Indicateurs de performance
pour ce programme sont les suivants :
- 285
962 de PVVIH sont sous ARV (File active) ;
- 90% de
femmes enceintes, fréquentant les centres de consultations prénatales, ont reçu
au moins trois doses de Sulfadoxine Pyriméthamine (SP) ;
- 22 795
cas de tuberculose, toutes formes sont notifiées ;
- 88% de
cas de tuberculose ont achevé avec succès leur traitement ;
- 100%
des patients tuberculeux notifiés sont traités pour le VIH ;
- 29
unités de prise en charge (UPEC) sont réhabilitées et équipées pour les
maladies chroniques non transmissibles ;
- 15 000
personnes sont dépistées pour les maladies chroniques non transmissibles ;
- 40 000
patients sont pris en charge dans les UPEC pour les maladies chroniques non
transmissibles ;
- 80%
d’enfants malnutris aigus sont pris en charge et guéris ;
- 11 000
enfants de 6 à 59 mois sont pris en charge pour malnutrition aigüe sévère avec
ou sans complication ;
- 63
Unités Nutritionnelles Thérapeutiques (UNT) sont fonctionnelles ;
- 46
Structures sanitaires sont impliquées dans le processus « structures sanitaires
amies des bébés » ;
- 75%
des accouchements sont assistés par un personnel qualifié ;
- 29%
d’établissements de santé de base fournissent des Soins Obstétricaux et
Néonatals d’Urgence de Base (SONUB) ;
- 60,3%
des hôpitaux fournissent des Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence Complets
(SONUC) ;
- 95%
des enfants sont complètement vaccinés avant 12 mois en DTC-HepB-Hib3.
Le coût de ce programme est de 97 715 366 022 FCFA, 23,5% y compris les
salaires.
Il
faut noter que s’ajoutent aux fonds des trois programmes, les ressources pour la
COVID 19 à hauteur d’un milliard de FCFA et des dépenses au titre des comptes
spéciaux du Trésor pour un milliard cinq cents millions de FCFA.
Pour conclure, le budget programme 2021
est pour le MSHP, une opportunité pour davantage lier l’action publique
sectorielle à la poursuite des objectifs gouvernementaux.
Son
Excellence Monsieur le Président de la République a en effet conduit le
gouvernement à mettre en œuvre avec diligence le vaste programme de couverture
maladie universelle qui exige de nos établissements de santé, non seulement un
maillage plus serré, mais encore une mise aux normes de leurs plateaux
techniques et une couverture adéquate de leurs besoins en intrants de
production des soins. A ceci, l’on doit ajouter le Programme Social du
Gouvernement qui, outre la généralisation de la CMU comme priorité nationale,
place au cœur de notre action la protection des femmes enceintes et celle des
enfants de moins de cinq ans contre les maladies évitables par la vaccination.
Un
point important de la politique du gouvernement est la mise en œuvre de la loi
portant réforme hospitalière. L’implication de cette réforme est que tous les
hôpitaux remplissent leurs fonctions d’offres de services médicaux,
médico-techniques, mais aussi d’hébergement et de restauration médicalisés.
Ces
chantiers certes ambitieux, mais impératifs, vont guider l’action
gouvernementale sectorielle en matière de santé sur la période 2021-2023, et
certainement, au-delà.
Au
support de ces politiques publiques, le budget demandé par le Ministère de la
Santé et de l’Hygiène Publique s’établit à Quatre cent quinze milliards deux
cent cinquante-quatre millions huit cent quatre-vingt-dix-huit mille quatre
cent quarante et un (415 254 898 441) francs CFA.