INTERVENTION DE LA MINISTRE DE LA SANTE RELATIVE AU BILAN DE LA SANTE 2014 ET LES PERSPECTIVES DE 2015
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Mesdames et Messieurs les journalistes,
Honorables invités,
Nous entamons une année nouvelle. Je voudrais donc sacrifier à la tradition en formulant, au nom de mon département ministériel et en mon nom personnel, pour vous-mêmes et vos familles respectives, mes vœux de bonne santé, de prospérité et de paix.
Nous plaçons cette année 2015 sous le sceau de la bonne santé individuelle et collective pour toutes les populations vivant sur le territoire national.
Nous comptons réaliser cette ambition par la mise en œuvre d’un nouveau concept « Ma Santé Ma Vie » duquel nous extrairons un programme dit « Passeport Pour ma Santé »
Nous attendons de la presse, une mobilisation totale à nos côtés pour le déroulé de ce programme, comme ce fut le cas pour la lutte contre la maladie à virus ébola.
Chers amis de la presse,
Comme vous le savez tous, le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, a dédié l’année 2013 à la santé. Cette décision a consisté au lancement des grandes orientations des axes stratégiques majeurs de santé, des reformes structurelles et de la mise en route des grands chantiers destinés à l’amélioration de l’offre et de la qualité des soins.
Vous avez été les témoins privilégiés de cet évènement au mois de février 2013, présidé par SEM Daniel Kablan DUNKAN, Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget. Dans la mise en œuvre du processus amorcé, j’avoue avoir été sensible à votre disponibilité, à votre engagement à nos côtés, de jour comme de nuit, partout où votre présence était souhaitée.
Une année s’achève, une autre commence. Et comme la tradition gouvernementale l’exige, il faut établir le bilan de l’année écoulée et dresser les perspectives pour la nouvelle année. C’est cela qui justifie le présent point de presse.
Pour l’année 2013-2014, des résultats significatifs ont été enregistrés à divers niveaux, autour des objectifs qui fondent les missions de notre département: (i) améliorer la santé, (ii) promouvoir l’hygiène publique et (iii) renforcer la lutte contre le sida. Ces résultats se présentent comme suit :
Au titre du renforcement du cadre institutionnel et de gestion du système de santé,
La bonne gouvernance, le développement du leadership et le management ont constitué l’essentiel des actions réalisées. Elles se sont matérialisées par la production de modules de formation de 20 gestionnaires du niveau central, 10 gestionnaires de région en gouvernance du système de santé.
Egalement, des missions de sensibilisation (test) sur le changement de comportement des Ressources Humaines de Santé ont été organisées dans 16 régions sanitaires. Elles ont été suivies de la restitution des résultats de l’enquête sur la gouvernance en santé.
Relativement à la réforme hospitalière que nous appelons de tous nos vœux, une note d’orientation stratégique est disponible et va servir de base à la rédaction du document de réforme.
Deux consultants sont retenus pour élaborer ledit document et le code de la santé publique de Côte d’Ivoire. Le financement de ces deux supports clés du système de santé sera assuré par un partenaire d’appui.
Par ailleurs, un accord de financement est intervenu avec la Banque Mondiale pour la réalisation du projet portant sur le renforcement du système de santé et de préparation à la lutte contre la maladie à virus ébola. Le coût du projet est de 70 millions de dollars, soit 35 milliards de Fcfa. Le projet démarre effectivement en février 2015.
Pour l’accessibilité financière aux soins de santé
Le processus de mise en route de la Couverture Maladie Universelle (CMU) a démarré. Rappelons que la CMU est une promesse de campagne du Président de la République. Son démarrage effectif est pour 2015. Le Président de la République a donné le top départ en se faisant enrôlé lui-même le 30-12-2014. Il procède ainsi au lancement de l’opérationnalisation de la CMU.
Alors que le Ministère en charge des Affaires Sociales assure l’architecture et le portefeuille de la CMU, le Ministère en charge de la Santé pilote la partie de l’offre de soins.
Sur le volet offre de soins, les principaux outils dits référentiels ont été validés et sont en cours d’implémentation dans l’application métier (informatique) de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM). Ce sont :
– le panier de prestations de soins,
– la liste des médicaments remboursables par la CMU,
– la codification des maladies, la même que la 10ème version de la Classification internationale des maladies de l’OMS,
– la codification des actes de médecine et de biologie, adaptée aux normes internationales (il s’agit de la première codification depuis 1968),
– la codification des médicaments,
– une actualisation des tarifs des actes de santé du secteur public, selon une démarche basée sur les informations disponibles actuellement,
– une définition de la feuille de soins et du circuit des données des prestations de la CMU des structures de santé vers la CNAM.
Sont éligibles à la CMU, les 4 Centres Hospitaliers Universitaires (CHU : Yopougon, Treichville, Cocody et Bouaké), soit 100%, 16 Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) sur 17 Centres, soit 94%, 27 Hôpitaux Généraux (HG) sur 84 hôpitaux, soit 32%.
Au titre du renforcement des infrastructures sanitaires
Dans le cadre de l’accroissement de l’offre de service de santé, le Président de la République a inauguré l’Hôpital Général d’Adjamé, après celui de Gagnoa en 2013.
38 Hôpitaux Généraux ont été réhabilités par le Programme Présidentiel d’Urgence (PPU) à l’actif du MSLS.
Les services des Urgences chirurgicales et de Réanimation du CHU de Treichville ont été aussi réhabilités et ouverts aux publics, y compris les services de gynéco-obstétrique et de néonatologie du CHU Yopougon.
Les travaux de réhabilitation et d’extension des urgences du CHU de Cocody sont en cours et seront achevés en 2015.
Trois centres de transfusion sanguine ont été ouverts à Daoukro, Bondoukou et Odienné, confortant ainsi notre volonté de décentralisation des services d’approvisionnement en produit sanguin.
L’Hôpital Saint Joseph Moscati de Yamoussoukro, don de SEM Félix HOUPHOUET BOIGNY, Premier Président de la République de Côte d’Ivoire est ouvert pour les services ambulatoires. Le 14 janvier 2015, le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, consacrera l’opérationnalité de ce magnifique édifice.
Au niveau des médicaments
La réforme de la Pharmacie de la Santé Publique (PSO) est une réalité. Elle est devenue la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP) par décret. Son Conseil d’Administration a été installé et organise régulièrement ses sessions périodiques.
La lutte contre le Trafic illicite et la Contrefaçon des Médicaments s’est intensifiée. Trois (3) missions de contrôle conjointes Ministère en charge de la Santé/Ministère en charge de la sécurité ont eu lieu au cinéma Roxy réputé être le centre de vente et d’approvisionnement en médicaments prohibés, dangereux pour la santé.
Dans le cadre d’une meilleure coordination des interventions, le Gouvernement a mis en place le Comité National de Lutte contre les médicaments illicites, qui a, le 8 Octobre 2014, mené une action de grande envergure, sanctionnée par la saisie de 16,7 tonnes de médicaments prohibés.
Les missions de terrain vont s’amplifier en 2015 pour une meilleure protection des populations.
Au titre de la prévention et de la lutte contre le Sida
Le 5ème Conseil National de lutte contre le Sida (CNLS) s’est tenue sous la Présidence de SEM Alassane OUATTARA, Président de la République, Président du CNLS, marqué par la présence du Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.
Le Gouvernement a aussi, sur notre initiative, adopté la loi sur le VIH. L’Assemblée nationale a voté cette loi le 14 Juillet 2014.
Les activités de prise en charge des personnes vivant avec le VIH se sont poursuivies. 13 451 femmes enceintes infectées par le VIH ont reçu un traitement antirétroviral pour la PTME.
Grâce aux campagnes de sensibilisation, d’information et d’éducation, le taux de prévalence nationale connaît un fléchissement. Selon l’ONSUDIA, le taux de prévalence est passé de 3,7% à 2,7% en 2014.
Une série de rencontres a été aussi organisée avec les professionnelles du sexe aux fins de les amener à une sexualité plus responsable et moins à risques.
S’agissant de la lutte contre les autres pathologies
• Lutte contre le tabac
En vue d’une meilleure vulgarisation du décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun, des campagnes de sensibilisation de masse et de proximité des populations ont eu lieu à Abidjan et à l’intérieur du pays, avec l’implication du corps préfectoral. Les différentes campagnes ont été ponctuées de poses d’affichages dans les lieux les plus fréquentés par les populations : gares routières, maquis, bars, boîtes de nuit.
Près de 500 sites ont été visités et plusieurs sanctions ont été appliquées (contraventions adressées aux propriétaires de lieux publics et aux fumeurs ; fermetures provisoires d’établissement).
• Lutte contre la Tuberculose
Un nouveau centre anti tuberculeux et 17 services de diagnostic et de traitement ont été ouverts portant à 179 le nombre d’établissement de prise en charge de la tuberculose.
• Lutte contre le Paludisme
Pour la campagne de routine, 1 million de Moustiquaires à Longue Durée d’Action (MILDA) a été distribué. Pour la campagne de masse, 1 927 000 MILDA ont été distribués à la phase 1 et 9 540 300 MILDA à la phase 2.
Le dénombrement des ménages en dehors des deux régions sanitaires d’Abidjan est achevé sur l’ensemble du territoire : 21 736 492 personnes ont été identifiées et à ce jour 96% de cette population a retiré sa MILDA.
En vue du renforcement de la stratégie de lutte, des opérations de démoustication ont été menées dans les Communes de Koumassi et Marcory et à Korhogo. Des équipements dédiés ont été offerts à la commune de Fresco.
Les actions d’assainissement de l’environnement seront poursuivies au cours de cette année, en collaboration avec le Ministère en charge de l’environnement et le Ministère en charge de l’éducation nationale.
Le traitement est gratuit pour les femmes enceintes en consultation prénatale.
• Lutte contre les Maladies métaboliques
Le Ministère a entrepris la décentralisation des centres de prise en charge avec l’ouverture de deux unités de diabète et de l’hypertension à Abidjan et Bondoukou. Au plan préventif, plusieurs séances de dépistage précoce de ces pathologies ont été organisées.
Pour l’insuffisance rénale, 10 structures sanitaires privées d’hémodialyse et cinq structures sanitaires publiques existent notamment à Yopougon, cocody, Treichville, Yamoussoukro et Bouaké. La capacité totale des structures est de 413 dialysés avec une liste d’attente de plus de 100 patients. L’ouverture de trois centres à Adjamé, Gagnoa et San Pédro est programmée pour l’année 2015.
• Lutte contre le cancer de l’utérus
2014, 30 000 femmes ont été examinées et 400 lésions précancéreuses dépistées ont été traitées par cryothérapie.
10 000 jeunes filles de 9 à 13 ans de la commune d’Abidjan de même que 1 000 autres de Dabakala ont été vaccinées contre le papilloma virus.
• Lutte contre le cancer du sein et les hépatites
L’Etat de Côte d’Ivoire a signé un protocole d’accord avec les laboratoires Roche, qui permet aux patients de ne payer que 10% du coût du traitement médical. Ainsi une injection d’interféron pédiculé qui coûte 153 000 fcfa ne revient qu’à 15 300 FCFA pour le patient.
• Lutte contre le risques ébola
Dès l’annonce par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de la présence de la maladie à virus ébola en Guinée, le Ministère de la Santé et de la lutte contre le Sida (MSLS) a été proactif, en mettant en place une stratégie de communication, d’information et de sensibilisation à la base.
Pour accompagner les actions du MSLS, le Gouvernement, en deux étapes a décaissé la somme de 459 millions Fcfa. Le Président de la République lui-même, a décidé de coordonner à un très haut niveau la gestion de risques ébola. Aussi a-t-il mis en place le Comité de Veille, présidé par Monsieur le Premier Ministre.
Le Président a également validé le Comité National présidé par la Ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, comprenant des commissions techniques et locales (comités régionaux présidées par les Préfets de région, comités départementaux présidés par les Préfets de départements).
Le MSLS a également aménagé des centres de prise en charge à Abidjan (CHU de Yopougon, CHU de Treichville) et dans certaines villes frontalières du pays.
Les interventions du MSLMS avec son point focal, l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP, a consisté à des actions de terrain avec des visites aux frontières pour conforter les acquis et encourager les équipes à plus de vigilance.
Une campagne « Mobilisons-nous tous» a été organisée. Cela a permis une forte mobilisation du secteur privé dont la contribution ce jour est établie à ce jour à la somme de 430 483 830 Fcfa. Les partenaires techniques et les bailleurs de fonds ont aussi apporté leurs concours en termes de ressources financières, de logistiques et de formation.
• Lutte contre la mortalité maternelle et infantile
Des campagnes d’information, de communication et de sensibilisation ont été amplifiées sur le territoire national, après le lancement de la Campagne pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA). Egalement, un plan d’action national budgétisé sur la planification familiale a été adopté officiellement.
Pour 2015, le Ministère de la Santé et de la lutte contre le Sida compte poursuivre le relèvement des défis majeurs pour un meilleur accès des populations à des soins de santé de qualité et de proximité. Ceci passe par :
1. l’opérationnalisation de la Couverture Maladie Universelle : le développement des outils de sa mise en œuvre sera poursuivi et des essais pilotes seront initiés une fois l’enrôlement terminée dans les zones et sites identifiés du projet.
Nous soutiendrons également la réalisation de différentes études complémentaires :
- Impact des tarifs référentiels sur les budgets des établissements
- Détermination d’un prix de référence des médicaments et son impact sur l’accessibilité
- L’actualisation de l’état des lieux
- L’élaboration et la validation de la codification des établissements et des professionnels de santé
- L’édition et la diffusion des référentiels et de leurs guides d’utilisation » et la formation des acteurs.
2. la réforme hospitalière : les textes fondateurs vont être élaborés. Ces textes vont définir l’option de groupements hospitaliers, définir le statut des groupements et des personnels. La réforme va à coup sûr, redynamiser le secteur de la santé. La création récente de la Direction de la Médecine Hospitalière est pour nous, un facteur pour accélérer la réforme.
3. l’assainissement du secteur sanitaire privé : le secteur privé hospitalier est un appoint important pour le secteur public. Il nous faudra la réorganiser et réviser les textes qui règlementent son fonctionnement. La vigilance sera de mise dans les attributions des autorisations d’ouverture et un accent sera mis sur le contrôle des équipements techniques. Nous ne tolérerons pas les établissements qui sont ouverts au mépris du respect de la réglementation en vigueur et des normes requises. En d’autres termes, tous les établissements sanitaires privés dont les autorisations d’ouverture ne sont pas signées par le MSLS, seront purement et simplement fermées. Il y va de notre crédibilité et de la sécurité sanitaire des populations.
4. la réduction de la mortalité maternelle
Nous accentuerons les campagnes de planification familiale, de dépistage volontaire du Vih/sida et des cancers. La création récente de la Direction des Soins Infirmiers et Maternelle et du Programme Santé de la Mère et de l’Enfant obéit à cette préoccupation. Pour nous, « Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie ».
« Passeport Pour Ma Santé» : c’est un programme innovant. «Passeport Pour Ma Santé» est un outil de conscientisation de la population pour une prise en compte responsable de sa santé. je vous laisse le découvrir au fur et à mesure.
Bonne santé à toutes et à tous.
Je vous remercie