« La lèpre a créé beaucoup de troubles dans nos vies. Nous vivons tous en dehors de nos familles. Certains sont victimes de rejet de la part des membres de leur propre famille, d’autres ont des séquelles à vie, d’autres encore sont entièrement dépendants et contraints à la mendicité ». C’est le cri de cœur des malades de la lèpre, exprimé par leur porte-parole à l’occasion de la célébration de la journée qui leur est dédiée au niveau mondiale, et qui a été commémorée le 26 janvier 2014 à Man (environ 600 km d’Abidjan) à l’Ouest du pays. A cette occasion, les malades au nombre de trente, ont reçu chacun un kit composé de vivres et de non vivres. « La mobilisation dont nous sommes l’objet à l’occasion des journées comme celle d’aujourd’hui est aussi la preuve que nous ne sommes pas oubliés », a conclu le porte-parole.
La soixante-et-unième journée mondiale des lépreux a ainsi été célébrée en Côte d’Ivoire, sous le thème très évocateur « Vers un monde sans exclus », dans la région du Tonpki, à l’Ouest du pays. Le représentant de la Ministre de la santé et de la lutte contre le sida, en occurrence, le Directeur de cabinet, M. Pierre Douhou, a saisi cette occasion pour rassurer les communautés et les partenaires que la situation de la lèpre en Côte d’Ivoire, ne constitue plus un problème de santé publique car le taux de prévalence nationale est de 0,39 pour 10.000 habitants. En effet, sur 10.000 personnes, moins d’une personne est malade de la lèpre » a-t-il dit pour soutenir son propos. Cependant, quatre districts dont deux à l’Ouest du pays restent une préoccupation à cause de leur endémicité. Le taux moyen de prévalence dans la région du Tonkpi (où a eu lieu la célébration officielle de la journée mondiale) est de 2 pour 10.000 habitants.
Le Directeur de cabinet de la Ministre ivoirienne de la santé et de la lutte contre le sida a rappelé les actions entreprises par les agents de santé pour contenir la situation dans ces zones, notamment des activités de dépistage actif de masse effectuées dans les districts sanitaires de Man et Zouan-Hounien. Elles ont permis de notifier 66 nouveaux cas à Man et 40 à Zouan-Hounien. Tous ces nouveaux cas ont été mis sous traitement. En fin 2013, 1169 nouveaux cas de lèpre avaient été dépistés avec 209 cas d’infirmité au niveau national. 932 malades sont actuellement sous traitement.
Le représentant de l’OMS à cette cérémonie, Dr Tano-Bian Aka, Conseiller de Programmes, a salué les efforts du gouvernement ivoirien et de tous les partenaires grâce auxquels le pays a atteint le seuil d’élimination de la maladie en Côte d’Ivoire. Il a cependant demandé aux malades et aux personnes non malades de ne pas baisser la garde. « C’est pourquoi l’OMS exhorte et encourage toutes les autorités nationales à redoubler d’efforts pour amener le pays à être définitivement libéré de la lèpre », a-t-il dit.
La cérémonie officielle a réuni autour des autorités sanitaires nationales, les autorités administratives, coutumières, religieuses et les populations de la région du Tonkpi, les partenaires de la lutte contre la lèpre, à savoir l’OMS, l’Association et la Fondation Raoul Follereau et MAP international.