Dans
quel état se trouvait le secteur de la santé à l’arrivée du Président Alassane
Ouattara au pouvoir ?
La crise socio-politique qu’a connu la Côte d’Ivoire a impacté
négativement le secteur de la santé dans la mesure où pendant cette période, le
pays n’a véritablement pas investi dans ce domaine alors que les besoins
devenaient de plus en plus importants. C’est donc d’un secteur sanitaire à
l’agonie qu’a hérité le pouvoir actuel.
Quelle
est la politique actuelle de santé de la Côte d’Ivoire ?
La politique actuelle du Ministère de la santé est
de bâtir un système de santé performant, accessible à tous en général et plus
spécifiquement aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en résumé, d’une Côte d’Ivoire dans laquelle la santé et
le bien-être des populations sont les plus élevés possibles à travers un
système de santé performant, résilient, en vue de positionner la côte d’ivoire
comme une destination médicale de premier ordre en Afrique de l’ouest.
Comment cela s’est traduit de façon
concrète ?
Bâtir ce système performant, s’’est traduit dans les objectifs
stratégique contenus dans le Pnds 2021-2025 (Programme national de
développement de la santé, Ndlr), à savoir : améliorer la gouvernance et
le financement de la Santé, renforcer l’ordre et l’accessibilité des
populations aux soins de qualité et faire la promotion de la santé et la lutte
contre les maladies.
Les actions prioritaires stratégiques consistent à améliorer
l’efficacité et la performance des établissements sanitaires du système de
santé, dans une approche des pôles régionaux d’excellence en vue de construire
les réseaux de continuum des soins de proximité, avec un accent particulier sur
la qualité des soins ; faire la réforme du secteur privé pour
offrir des soins de santé de qualité dans des secteurs de pointe ;
généraliser les bonnes pratiques d’hygiène publique, la prévention des maladies
et la promotion de la santé ; réduire la mortalité maternelle, néonatale
et infantile ; renforcer les ressources humaines, planifier et
rationnaliser leurs déploiements ; pour suivre les efforts en matière de préparation
du système à la réponse aux urgences de santé publique ; et améliorer la
communication , la publication l’échange et le partage des connaissances et des
expériences ainsi que le suivi/évaluation.
A cela s’ajoute la mise en œuvre du plan
de riposte covid-19 dont la& vaccination est un
moyen pour protéger les populations des formes graves de la maladie. L’ambition
du gouvernement est de Vacciner
70% de la population, par l’élargissement de la cible. A ce sujet, je peux vous
rassurer que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs et
contrôler la maladie. Mais il faut redoubler d’efforts.
Quelle est fondamentalement la différence
entre la politique actuelle
de santé et les politiques précédentes ?
La différence est perceptible au niveau de l’Amélioration de
la gouvernance et du financement, ainsi qu’au niveau du Renforcement de
l’offre et l’accessibilité des populations aux soins. Par exemple, la réforme
hospitalière est un ensemble d’initiatives innovantes prises pour changer
la gouvernance des hôpitaux et à améliorer leur performance. Le renforcement de
l’offre de soins est visible à travers le programme hospitalier par lequel
l’Etat a investi plus de 1000 milliards de FCFA pour la construction et la
réhabilitation des établissements sanitaires. La mise en œuvre de la Couverture
Maladie Universelle (Cmu) effectivement de favoriser l’accessibilité des
populations aux soins. Ce mécanisme
généralisé de couverture contre le risque maladie est une première dans notre
pays.
Quelle
est la place du département de la santé dans les différents PNDS ?
Le département de la Santé a une place prépondérante dans le PND
2021-2025 et fait partie du pilier 4 : « Renforcement de l’inclusion, de la solidarité nationale et de l’action
sociale ». Elle devra contribuer à augmenter l’espérance de vie des
concitoyens de 58 ans en 2021 à 68 ans en 2030, et renforcer la productivité
nationale, la croissance économique et la réduction de la pauvreté, défi majeur
du PND.
Quelles
sont les réformes majeures introduites depuis 2011 ?
depuis 2011 sont entre autres : la gratuité des
soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, cible
vulnérable de la population ; le programme hospitalier qui consiste à la
construction et à la réhabilitation de plusieurs établissements sanitaires ;
la réforme hospitalière qui vise à lutter contre l’insuffisance du
système Les réformes
majeures introduites sanitaire et à améliorer la performance du
système hospitalier, tout en gardant sa mission sociale : la
revalorisation indiciaire du personnel de santé ;
La réforme du
secteur du médicament à travers la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique
(NPSP). L’accent est mis sur le développement de l’activité pharmaceutique, la
loi sur l’autorégulation pour règlementer le secteur de la pharmacie. Au niveau
de la lutte contre les faux médicaments, il y a des textes qui ont été adoptés :
le code de Santé publique a été réécrit , la réforme du secteur privé de
la santé avec l’objectif zéro clinique illégale d’ici 2030,la loi Anti-tabac
pour limiter les abus et les inconvénients liés au tabac et à l’alcool ,
la prise des mesures pour l’autosuffisance en produits sanguins et
l’uniformisation du prix de la poche de sang à 3.000 FCFA au public et au
privé, l’utilisation des technologies et la digitalisation des actes de soins
dans la délivrance des services de santé ainsi que la redevabilité et la
transparence dans l’utilisation des ressources financières et humaines, la
couverture maladie universelle qui est un instrument de protection sociale pour faire face au risque de maladie et
accéder à des soins de qualité …
Les réformes ont-elles transformé le
visage du secteur de la santé en Côte d’Ivoire ?
Les reformes mises en œuvre
ont contribué à améliorer substantiellement certains indicateurs de santé, dont
le taux de mortalité maternelle qui est passé de 614 décès pour 100000 naissances
vivantes en 2021. Le taux de mortalité néonatale est passé de 38 à 30 pour 1000
naissances vivantes sur la même période.
Quant au taux de mortalité
infanto juvénile, il est passé de 108 à 74 pour 1000 naissances vivantes,
également sur la même période. la construction et la réhabilitation des
infrastructures sanitaires ont permis de
relever la barrière d’accessibilité physique au soins de santé. Le taux des
populations situées à moins de » 5 kilomètres est passé de 68% en 2020 à
73 % en 2022 et à 80% en 2025.
Comment ressent-on les changements sur l’accès aux soins de santé,
en particulier à l’intérieur du pays ?
Notre pays dispose de 2 948 établissements sanitaires dont :
-
2 785
établissements sanitaires de premier contact qui représentent le premier niveau
de la pyramide sanitaire, c’est à dire les établissements de proximité ;
-
105 hôpitaux
généraux et 19 Centres Hospitaliers Régionaux qui constituent le deuxième
niveau de la pyramide sanitaire ;
-
5 CHU(Centres
Hospitaliers Universitaires) et 13 instituts spécialisés au troisième niveau de
la pyramide sanitaire.
Un vaste programme de construction, de réhabilitation et d’équipement des
établissement sanitaires est en cours de mise en œuvre sur toute l’étendue du
territoire national, pour relever les plateaux techniques sanitaires.
Plusieurs établissements sanitaires ont été construits ou réhabilités. 114
nouveaux établissements sont en construction, 414 établissements en
réhabilitation ,125 établissements seront équipés et 5 centres
spécialisés de haut niveau verront le jour.
Cet important programme permet d’offrir aux populations, des soins de
santé de qualité dans des établissements proches d’elles, mis aux normes et
disposant de plateaux techniques adéquats. Le relèvement indiciaire du niveau
du personnel de santé et la reconnaissance des spécialités ainsi que la prise
en charge du cout de la formation des spécialistes par l’Etat ont permis de
redéployer à ce jour, plus de 117 spécialistes à l’intérieur du pays y compris
des professeurs dans leurs différentes spécialités.
Quels sont les
investissements en infrastructures et en équipements au cours des deux
quinquennats du Président Ouattara ?
De 2011 à 2021, le gouvernement ivoirien sous le leadership du Président
Alassane Ouattara a construit 253 établissements sanitaires dont 243
Etablissements sanitaires de premiers contacts (Centres de santé ruraux et
Centres de santé urbains, dispensaires…), 8 Hôpitaux (Centres hospitaliers
régionaux, Hôpitaux généraux) et 2 Etablissements publics nationaux pour un
investissement de 182 milliards Fcfa. Sur cette même période, l’Etat a
réhabilité 790 établissements sanitaires dont 698 Etablissements sanitaires de
premiers contacts, 87 Hôpitaux et 5 Centres hospitaliers Universitaires et
Etablissements publics nationaux ont été réhabilités. Ces investissements sont
évalués à 105 milliards Fcfa. Le montant
total des investissements de 2011 à 2021 s’élève à 287 milliards Fcfa.
Le montant des constructions d’ici 2025 sera porté à plus de 1000
milliard de FCFA avec une amélioration du programme hospitalier.
Le secteur de la santé bénéficie-t-il des
moyens en rapport avec les besoins ?
Le gouvernement a fait beaucoup d’effort en augmentant chaque année, le
budget de la santé. Le budget pour année 2023 est évalué à environ 700
milliards de FCFA. Cependant, des efforts restent à faire pour atteindre une
part de 15% du Budget de l’Etat pour le Ministère de la santé, comme l’on
recommandé les Etats à Abuja.
Quels sont les
résultats atteints au cours de la décennie Ouattara ?
Le gouvernement sous le leadership du président Alassane Ouattara a opéré
plusieurs réformes et dégager de gros moyens pour améliorer considérablement le
système sanitaire.
Au cours de la décennie Ouattara, des résultats probants ont été notifiés :
La reconnaissance des spécialités des médecins ; le relèvement des
indices au niveau salarial ; la mise en place et l’adoption des décrets
d’application de la réforme hospitalière ; la gestion efficient des crises
sanitaires (Ebola, Covid-19, Dengue…) ; la gratuité générale puis
ciblée ; la mise en œuvre et la généralisation de la Couverture Maladie
Universelle ; la réforme de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique
(NPSP) ; l’augmentation des allocations des budgets pour la lutte contre
le Sida, la tuberculose et l’homologation du prix du sang (3000 Fcfa) ; la
gratuité des médicaments anti-cancéreux à travers une convention avec le laboratoire
Roche ; La création de l’unité de production de test de dépistage rapide
de Covid-19 ; Le relèvement du plateau technique de l’Institut
Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) à Abidjan ; la création du laboratoire du
CHU de Bouaké et de celui du laboratoire du Cedres à Abidjan.
Quels autres résultats ont été atteints
au cours de cette décennie ?
La mise en place d’un hub de distribution
régionale à l’import et à l’export au niveau du médicament ; la loi sur
l’autorégulation pour règlementer le secteur de la pharmacie ; le code de
Santé publique qui a été réécrit ; la réforme du secteur privé de la
santé ; la loi Anti-tabac pour limiter les abus et les inconvénients liés
au tabac et à l’alcool ; l’utilisation des technologies et la
digitalisation pour accroitre l’efficacité, la qualité dans la délivrance des
services de santé ainsi que la redevabilité et la transparence dans
l’utilisation des ressources financières et humaines.
Qu’en est-il des infrastructures ?
Au niveau des infrastructures, c’est plus de 1000
milliards de FCFA pour la construction et la réhabilitation des établissements
sanitaires.
En 2017, le chef
de l’Etat a mis à la disposition de la population le cinquième Chu : celui
d’Angré et le Centre national d’Oncologie médicale et de radiothérapie Alassane
Ouattara (Cnrao), centre d’excellence de prise en charge des malades du cancer.
En juin 2019, le premier fruit du programme hospitalier est opérationnel ;
en 2019 avec la réhabilitation de L’ex hôpital général d’Abobo nord Felix
Houphouët Boigny, désormais Chr d’Abobo. Il s’ensuit une longue série de
lancement des travaux de réhabilitation, construction et d’inauguration d’établissements
sanitaires et grands centres de santé. Le Chu de Yopougon, les CHR de Daloa,
Korhogo, Yamoussoukro, Guiglo, Abengourou, San Pedro, Man et les hôpitaux
généraux de Daoukro, Duekoué, Soubré, Yopougon Attié ont entamé leurs
métamorphoses. Ceux de Daloa, Korhogo et Yamoussoukro ont terminé la première
phase de réhabilitation et ont été mis à la disposition des populations.
Où y a-t-il eu de nouvelles constructions ?
Pour ce qui est des nouvelles constructions, l’Hôpital général de Méagui
et les CHR d’Aboisso, Adzopé et San Pedro ont été achevés et mis en service. A
l’image de ces deux centres hospitaliers, plusieurs autres sont
en construction. Notamment L’institut de Cardiologie de Bouaké, le Chu d’Abobo,
les CHR de Bouaké, Katiola, Man, Odienné et Boundiali, les Hôpitaux généraux
(HG) de Danané, Gbeleban, Ouangolodougou, Kong, San Pedro et Kouto. Ajouté à
ces établissements sanitaires de premier et deuxième niveau, des nombreux Espc
(Etablissements sanitaires de premier contact) ont été construits ou réhabilités.
En somme, de 2011 à 2021, le gouvernement ivoirien sous le leadership du
Président Alassane Ouattara a construit 253 établissements sanitaires dont 243
Etablissements sanitaires de premiers contacts, 8 Hôpitaux et 2 Etablissements
publics nationaux pour un investissement. Sur cette même période, l’Etat a
réhabilité 790 établissements sanitaires dont 698 Etablissements sanitaires de
premiers contacts, 87 Hôpitaux et 5 Centres hospitaliers Universitaires et Etablissements
publics nationaux.
Quelle
est votre évaluation de la Couverture Maladie Universelle (CMU)
La CMU est le plus grand programme de santé publique jamais mis en place
dans notre pays pour donner droit à des soins à toutes les populations. En effet,
Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, les gouvernements successifs
en Côte d’Ivoire ont tenté de mettre en place un mécanisme généralisé de
couverture contre le risque maladie, sans succès.
L’engagement pris par Son Excellence Monsieur le Président de la
République, Alassane OUATTARA, de garantir un égal accès à la santé des
populations résidant sur le territoire national s’est concrétisé par l’instauration de la Couverture Maladie Universelle (CMU) par la loi
n°2014-131 du 24 mars 2014.
La CMU permet de résoudre un problème difficile des populations : le
payement des frais de santé, qui constitue une véritable barrière à l’accès aux
soins. Il existe deux gros problèmes qui empêche la population d’avoir accès
aux soins de santé.
Quels sont ces deux gros problèmes ?
L’un d’entre eux est l’accessibilité physique.
Nous sommes en train de le résoudre avec l’accélération de la mise en
œuvre du programme hospitalier (Chr d’Aboisso, de San pedro, Chr d’Adzopé, Hg
d’Adjamé, de Daloa, de Grand Bassam, d’Abobo). De nombreux travaux sont en
cours, dont ceux du Cnrom et les Chr de Man, de Katiola, de Bouaké, de
Boundiali, de Guiglo, de Duékoué, de Soubré, les Hg de Kouto, Kong, gbéléban et
la deuxième phase des réhabilitations des Chr de Yamoussoukro, Korhogo, Daloa,
Grand-Bassam, et de 175 Espc. Plus de 72% des populations vivent dans un rayon
de 5 km d’un centre de santé. Nous prévoyons passer à 80% en 2025.
Et, le deuxième gros problème ?
Le deuxième, c’est ensuite l’accessibilité financière. La CMU permet de résoudre
celui-ci par la mutualisation des financements, en faisant appel à la loi du
grand nombre et en réduisant les coûts afin de permettre à ceux qui ont des
ressources limitées d’avoir accès à des soins de santé. La CMU couvre les soins
primaires, 170 pathologies et permet d’avoir accès à plus de 741 médicaments
dans toutes les officines. Elle est disponible dans un peu moins de la moitié
de nos Centres de santé.
Notre objectif est de faire en sorte qu’à très court terme, tous les
centres de santé de notre pays soit couverts par la CMU. La Cmu permet donc, en
réduisant la barrière financière, aux ivoiriens de se soigner très tôt en
allant dans les centres de santé de premier contact et d’éviter
des complications qui nécessitent des soins plus lourds et qui peuvent affecter
les ressources financières des populations. L’importance de ce programme et les
particularités de ce programme suscitent des interrogations de la part de nos
compatriotes.
Nous comprenons ces inquiétudes et ces questionnements, dans la mesure
où, celle-ci n’a pas véritablement fait l’objet de promotion auprès des
populations. Le démarrage a également connu quelques difficultés dans son
opérationnalisation.
Des Ivoiriens disent ne pas
comprendre très bien comment cela marche. Que leur répondrez-vous ?
Oui, c’est cela et nous sommes là pour leur expliquer le fonctionnement
de la Cmu. La CMU est effective aujourd’hui au regard de ces quelques chiffres
:
3 495 575 personnes ont été enrôlées. Sur cet effectif, 3
462 624 disposent d’un numéro d’immatriculation, 3 415 156 ont
les cartes produites et 2 475 888 disposent de leur carte.
Le réseau de soins de départ de 725 établissements sanitaires est passé à
1216 établissements sanitaires soit près de la moitié des établissements
sanitaires publics.
Au 31 août 2022,
1 088 279 actes de soins ont été réalisés pour 208 452 assurés. Les
médicaments ont été servis dans 406 pharmacies publiques et 477 pharmacies
privées.
Aujourd’hui le
nombre de pharmacies agréées CMU est passé de 242 à 741.
Que
faudrait-il faire différemment pour atteindre de meilleurs résultats ?
Le décret relatif à la mise en œuvre de l’obligation d’enrôlement à la
Couverture maladie universelle a été adopté en conseil des ministres, le
mercredi 28 septembre 2022, En vue d’amplifier l’enrôlement
des populations. Il prendra effet à compter du 1er Avril 2023.
L’intérêt du décret est :
- D’accroitre le nombre de primo assurés
(ceux qui bénéficient pour la première fois d’une assurance maladie) et
particulièrement les indigents couverts par le Régime d’Assistance Médicale
(RAM) et bénéficiant de la prise en charge à 100% financé par l’Etat ;
- De permettre l’accès immédiat aux
prestations de la CMU aux personnels du secteur formel public et privé prélevés
à la source, ainsi que leurs ayants droit, en rendant effectif l’enrôlement
lors du recrutement.
Pour cela, il faut s’enrôler. Nous avons
fortement simplifié le processus d’enrôlement et faciliter l’accès aux cartes
et aux services de soins
La côte d’ivoire
dispose de combien de sites fixes d’enrôlement ?
La Côte d’Ivoire dispose de 124 sites fixes d’enrôlement repartis sur
l’ensemble du territoire et à travers des opérations itinérantes. Le
dispositif d’enrôlement initialement constitué de 400 kits (appareils), a été
renforcé en 2020 par l’acquisition de 400 autres tablettes d’enrôlement.
Tenant compte de la nécessité de réduire le délai entre l’enrôlement et
la production de la carte, un nouveau système à été adopté avec le déploiement
des kits d’enrôlement dans plus de 200 centres de santé à grande influence,
avec production et délivrance de la carte in-situ (délivrance immédiate). Cela
se fera jusqu’en décembre 2022 avec 170 kits suivie d’un passage à échelle à
partir de janvier 2023 avec 1200 kits.
Comment jugez-vous votre rang du
système ivoirien en Afrique de l’Ouest en particulier et en Afrique en
général ?
Le système sanitaire ivoirien est en nette progression comme le montre
les indicateurs de santé et autres statistiques du secteur.
Selon l’Enquête démographique de Santé (EDS) 2021, au niveau de la
mortalité maternelle, le pays est passé en 2012 de 614 décès de femmes dont les causes sont liées à la grossesse pour 100 000
naissances vivantes à 315 décès en 2021. Un bon quantitatif important, qui justifie
la pertinence des réformes prises pour faire face à cette mauvaise statistique
qui n’honorait pas le pays.
Au niveau de l’industrie pharmaceutique, la
Côte d’Ivoire est le 2e gros marché derrière le Nigeria et le plus
important de l’espace UEMOA.
Quelles sont les
perspectives offertes par la réforme hospitalière ?
La réforme hospitalière vise à améliorer la performance des hôpitaux.
Elle permet à l’hôpital de prodiguer des soins de qualité. Elle contribue
également à instaurer la bonne gouvernance dans les structures sanitaires.
L’enjeu de cette réforme est l’utilisation de nouveaux outils de gestion dans
nos établissements tels que le financement basé sur la performance et la contractualisation.
Aussi, la réforme hospitalière permettra-t-elle de donner les moyens humains,
financiers et matériels aux hôpitaux et surtout de faire les soins de façon
continue.
Où en est
la Côte d’Ivoire dans sa riposte contre la COVID-19 en termes de bilan au
triple plan humain, matériel et financier ?
Au
niveau du bilan humain :
A la date du 27 octobre 2022, La Côte d’Ivoire compte 87 750 cas
confirmés dont 86 894 personnes guéries, 827 décès et 25 personnes en
traitement. Le nombre total de personnes dépistées est de 1.641.
328.
Concernant la vaccination, du 1er mars 2021 au 25 octobre 2022
la Côte d’Ivoire enregistré 20.646.601 doses administrées sur 25 millions de
doses reçues. 9.810 000 personnes ont été complètement vaccinées et 1,8
millions de personnes ont reçu leur dose de rappel.
Le nombre de personnes complètement vaccinées constitue 34% de la
population cible, l’une des plus importantes performances en Afrique.
Au niveau financier :
On note que face à l’urgence de la pandémie, le pays a mis en œuvre un
plan de riposte de la pandémie. Cet ambitieux plan a comporté 2 volets dont
l’un socio-économique d’environ 1700 milliards FCFA et l’autre sanitaire de
plus de 200 milliards FCFA a été nécessaire.
Au niveau matériel :
La Côte d’Ivoire dispose d’une centrale d’achats qui permet de garantir
l’acquisition et ou le stockage de médicaments et intrants stratégique dont les
réactifs, les équipements de protection individuelle, les masques et gants pour
les intervenants de la chaîne et les patients voire des vaccins contre la
maladie.
Le
diagnostic s’est fait grâce à un réseau de laboratoires publics composé du
laboratoire de référence de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) à
Abidjan, élargi au laboratoire du CHU de Bouaké, au laboratoire du Cedres à
Abidjan, des laboratoires dans les grandes régions du pays en particulier dans
11 localités.
Ainsi, de
1 000 tests par jour, l’on est passé à une moyenne de 4 000 tests par
jour avec un délai de rendu des résultats dans les 48 heures. A ce jour plus de
1 500 000 tests PCR ont été réalisés. Par ailleurs, l’IPCI a également
bénéficié des équipements pour réaliser le séquençage des variants du virus.
Initialement
localisée à Abidjan, la prise en charge des cas et le suivi des contacts se
réalisent sur l’ensemble du territoire à travers des infrastructures dédiées
dont 5 à Abidjan et 11 à l’intérieur du pays dans le
secteur public et dans 4 cliniques privées agrées d’une capacité totale
d’environ 1000 lits d’hospitalisation et 200 lits de réanimation pour les
formes sévères. Les formes légères ou asymptomatiques
étaient prises en charge soit à domicile, soit dans 4 sites hôteliers dont 3 à
Abidjan d’une capacité de 400 lits.
Quelle est
la stratégie actuelle ?
La stratégie
actuelle au vu de l’évolution de la pandémie est d’étendre cette prise en
charge à d’autres établissements aussi bien publics que privés. A terme, le
pays se prépare à l’intégration de celle-ci dans le système de santé classique.