- Réforme de la PSP - Rétablir les faits relatifs aux articles de presse au sujet de la prétendue mise à la consommation des populations ivoiriennes d’alcool dit « frelaté », - Rétablir les faits relatifs aux articles de presse au sujet de surévaluations des budgets prévisionnels de la Nouvelle PSP - Perspectives de la reforme.
Exposé
A la fin de la crise socio-politique, l’analyse de la situation sanitaire du pays par les autorités gouvernementales a fait état d’un niveau de précarité accru aussi bien des populations que des infrastructures sanitaires. D’une façon générale deux types de mesures ont été prises : - des mesures urgentes pour pallier les besoins pressants des populations (et c’est dans ce cadre que s’inscrivent les différentes mesures d’exemption de payement de tout ou partie des soins de santé au profit des populations), - des mesures profondes, le plus souvent structurelles pour apporter plus de développement et plus d’efficacité dans la pérennité. C’est dans ce cadre que s’inscrit la réforme de la Pharmacie de la Santé publique qui enregistrait depuis plusieurs années des baisses, continues de performances, dont diverses missions d’audit avaient imputé principalement à un manque d’autonomie de gestion.
L’orientation validée par le gouvernement de transformer cet l’Etablissement public à caractère industriel et commercial PSP-CI (Pharmacie de la Santé Publique de Côte d’Ivoire) en Association Sans But Lucratif après analyse des avantages et inconvénients de toutes les évolutions possibles, s’est traduite par la création d’un comité de pilotage avec son organe d’exécution : le comité technique en date du 4 mai 2012. Ce comité est constitué de toutes les structures gouvernementales ainsi que les Partenaires Techniques et Financiers impliqués dans la chaîne d’approvisionnement en médicaments essentiels et autres intrants stratégiques de laboratoire.
L’efficacité de ce comité a permis de finaliser la phase de conception de ce projet par la présentation du plan de développement de la nouvelle PSP, au cours de la réunion consultative des bailleurs (Etat et organismes internationaux) du 21 mai 2013 à l’hôtel Novotel. Cette réunion technique qui a rassemblé les représentants des institutions gouvernementales ainsi que les partenaires techniques et financiers impliqués dans le processus, a été l’occasion de présenter l’état des lieux de la PSP-CI, la nouvelle forme juridique adoptée, le plan d’affaire, les budgets d’exploitation prévisionnels, et enfin, les mesures d’accompagnement requises pour la réussite de cette reforme. Les échanges ont permis d’aménager les stratégies adoptées.
Sur la base des statuts et du règlement intérieur qui ont été analysés et adoptés par tous les acteurs du processus au cours des deux sessions du comité de pilotage, Madame la Ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA a présidé l’Assemblée Générale Constitutive du 21 juin 2013, afin que soient posés les fonts baptismaux de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique de Côte d’Ivoire. Au cours de cette Assemblée Générale, deux organes de gestion ont été mis en place à savoir : le Conseil d’Administration et le Comité de Supervision.
Le déclenchement du processus de nomination du Directeur général par appel à candidature conformément aux statuts et règlement intérieur de l’association, a été contemporain de la parution dans la presse (soir info le 20 août 2013 et l’intelligent d’Abidjan le 27 août 2013) d’articles faisant principalement deux types de reproches à la PSP :
- la mise à la consommation d’alcool dit « frelaté » pour des motifs mercantiles, - des surfacturations des budgets de la Nouvelle PSP de Côte d’Ivoire.
Cette situation a conduit notre autorité de tutelle administrative, à nous demander de fournir les explications relatives à ces allégations qui pour leur fond et leurs formes ne sont pas superposables à la réalité, à la vérité.
Relativement à la prétendue mise à la consommation de l’alcool de mauvaise qualité pour des motifs mercantiles. Quels sont les faits ?
Nous avons reçu le 7 décembre 2012 à la PSP-CI une livraison conteneurisée d’Alcool et d’Ether en réponse à une commande régulière de la PSP émise par mon prédécesseur au mois de Juillet 2012. Au dépotage du conteneur en présence des services de douane et de l’autorité de réglementation pharmaceutique la DPM, le constat de la non conformité de la livraison au bon de commande émis par mon prédécesseur a été fait et traduit dans le procès verbal de réception sous réserve des résultats d’expertise. Le 10/12/2012, la PSP par courrier a informé le fournisseur de la non conformité de la livraison et le 19/12/2012 la DPM (qui du reste était présente au dépotage), pour que soit engagée la procédure de destruction sous sa responsabilité conformément à la réglementation pharmaceutique. Dans l’attente, et pour éviter que ces produits ne soient mis à la consommation, ils ont été mis sous scellés dans le magasin adapté à leur stockage au sein de la PSP. A aucun moment, et bien conscient des besoins des populations, ces produits ont été portés à la consommation. Le rapport d’huissier que nous avons demandé atteste de la présence de l’entièreté de ce stock en attente de destruction dans le magasin. De sorte qu’à la réalité, les faits montrent plutôt que la PSP a été de par le professionnalisme de ces agents que je remercie sincèrement, le principal verrou contre mise à la consommation de ce produit non conforme et pas du tout frelaté comme voulait faire croire les articles parus.
Concernant les « surfacturations » qui auraient été organisées relativement aux prévisions budgétaires de la Nouvelle PSP
Je voudrais porter à votre connaissance que ces budgets ont d’une part été présentés et discutés au cours de la conférence consultative des bailleurs organisée le 21 mai 2013 à l’hôtel Novotel et que ceux-ci sont toujours à l’étude par la commission chargée des budgets au sein du Conseil d’Administration de la Nouvelle PSP. Là également à aucun moment des factures ont été émises, il s’agit d’estimations basées sur des études et l’exploitation de données fiables collectées sur 5 années à la PSP. Je voudrais en commenter un point qui me semble important à savoir le volume des stocks envisagé de 30 milliards au titre des commandes ordinaires, en m’appuyant sur l’exemple du Burkina Faso dont la centrale d’achat sœur, la CAMEG est une ASBL depuis plus de 15 ans
Pour rappel de quelques caractéristiques économiques du Burkina Faso pays : l’on peut mentionner que sa population est d’environ 17 millions d’Habitants dont le taux de pauvreté est supérieur d’environ 12 points au notre PIB est deux fois inferieur au nôtre,
Le chiffre d’affaires de la CAMEG, la centrale d’achat du Burkina Faso, était en 2012 d’environ 35 Milliards de francs alors que dans le même temps celui de la PSP n’excédait pas 13 milliards de FCFA.
Cette situation traduit simplement une couverture largement insuffisante du marché public (Estimé à plus de 50 Milliards) qui conduit les populations à s’approvisionner dans le privé ou à ne pas s’approvisionner du tout ! C’est une insuffisance grave avec des incidences insidieuses et pernicieuses qui doit être corrigées dans la nouvelle PSP. Il y va de la santé des populations.
Mesdames et messieurs, je voudrais conclure mon propos en rappelant simplement que la PSP n’a jamais mis à la consommation des ivoiriens des produits de mauvaise qualité. Elle constitue bien au contraire le seul importateur de produits pharmaceutiques qui est soumis à un contrôle systématique des lots des médicaments qu’elle met à la consommation.
La réforme qui a le soutien du Président de la République et de l’ensemble des Partenaires techniques et Financiers, sans qui elle ne serait pas à ce stade aujourd’hui, a pour unique objectif d’en faire un pole d’excellence en matière d’achat, de stockage et de distribution des produits pharmaceutiques au bénéfice des populations. Les indicateurs de performance actuels étant connus, (Ex Taux de satisfaction des commandes < 30%), nous souhaitons être jugés essentiellement sur leur évolution l’année prochaine à la même période.
Nous ne saurions terminer notre propos sans remercier : l’ensemble du personnel de la PSP qui travaillant courageusement a connu des moments difficiles dans le cadre de cette reforme La Ministre de la Santé pour son Leadership dans la conduite de cette reforme La communauté des Partenaires Techniques et Financiers pour leur appui constant au processus Le Premier Ministre pour le suivi étroit qu’il réalise Le Président de la République pour le soutien permanent apporté au processus